L’énoncé budgétaire convainc les entreprises, pas le monde hospitalier
Posted: March 27, 2020
(March 26, 2020)
By: Radio-Canada
Le gouvernement Ford s’est engagé mercredi à consacrer 10 milliards de dollars aux entreprises et 3,3 milliards aux soins de santé.
Nous avons désespérément besoin d’augmenter la capacité de nos soins critiques pour faire face à la pandémie.
Mme Mehra reconnaît que l’argent alloué à la santé est conséquent, mais soutient être extrêmement préoccupée.
La province promet 1500 lits supplémentaires? Nous ne savons pas où ils seront installés.
Un milliard de dollars seront consacrés aux besoins liés à la COVID-19? Le plan n’est pas clair. Le gouvernement doit tester et suivre les personnes, c’est un élément déterminant.
Soulagement financier
Le monde de l’entreprise se montre quant à lui satisfait par les fonds d’urgence débloqués par le gouvernement, bien que cela se traduise uniquement, pour le moment, par des réductions d’impôts.
Doug Ford allège l’impôt-santé des employeurs et donne cinq mois de plus aux entreprises pour remettre leurs impôts provinciaux. À cela s’ajoute une réduction du coût de l’électricité (pour le secteur privé comme pour les ménages), annoncée mardi.
C’est un soulagement financier qui permet aux entreprises d’avoir plus de liquidités et de payer d’autres besoins urgents comme les paies pour garder leurs employés.
La Chambre de commerce de l’Ontario (CCO) salue également les très bonnes
mesures prises en faveur des compagnies, mais considère que les plus petites entreprises ont besoin de plus. En plus de baisser les impôts, il faut que le gouvernement distribue de l’argent, car les dépenses continuent
, estime le président de la CCO, Rocco Rossi.
Tout en reconnaissant que le gouvernement fédéral bénéficie d’une marge de manœuvre plus grande, M. Rossi espère que l’Ontario offrira d’autres mesures si la crise de la COVID-19 dure plus longtemps
.
Appel à une aide plus directe
Le ton est nettement plus vindicatif du côté du chercheur en sciences économiques Nicolas-Guillaume Martineau. Il met en cause l’audace de la province de se priver de certaines recettes maintenant, pour les collecter plus tard
.
Ça s’inscrit dans la philosophie du gouvernement, on ne dépense pas, on ne fait que ne pas imposer les entreprises, même temporairement.
Pour lui, l’Ontario ne doit surtout pas se préoccuper du choc sur le déficit budgétaire
, assurant qu’une reprise économique rapide après la crise dépend du soutien de l’activité pendant ces temps difficiles.
Avec les informations de Philippe de Montigny