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Tests PCR : la Coalition ontarienne de la santé dénonce une privatisation des services

Posted: April 1, 2022

(March 30, 2022)

By: Andréane Williams, ICI Radio-Canada

Une technologue de laboratoire effectue un test de dépistage.

La Coalition ontarienne de la santé met en garde contre une privatisation du système de santé ontarien. (PHOTO : BEN NELMS/CBC)

La Coalition ontarienne de la santé (OHC) dénonce l’octroi de contrats à de nombreuses entreprises privées pour effectuer des tests PCR de dépistage de la COVID-19. Elle soutient que cette privatisation engendre des frais importants pour les Ontariens, alors que la province a la capacité d’augmenter le nombre de tests de dépistage effectués quotidiennement.

Depuis la fin du mois de décembre, les tests test d’amplification en chaîne par polymérase en Ontario sont réservés à certaines populations à très haut risque et à certains travailleurs à risque en raison de leur emploi.

Les personnes qui n’entrent pas dans ces catégories doivent payer jusqu’à 200 $ pour faire un test de dépistage dans un laboratoire privé.

Ce qui a changé cette année, c’est que le gouvernement Ford a restreint l’accès aux tests de dépistage publics, forçant les Ontariens à se tourner vers les cliniques privées à but lucratif ou à renoncer [à faire un test de dépistage], déplore la directrice générale de la Coalition ontarienne de la santé, Natalie Mehra.

Pourtant, le budget 2021 du gouvernement de Doug Ford indique que les tests PCR sont la norme d’excellence en matière de tests de dépistage pour la COVID-19, que la province a la capacité d’en effectuer 105 000 par jour et que la plupart des patients reçoivent leurs résultats en deux jours.

La coalition se demande donc pourquoi la province, qui en date du 28 mars n’a effectué que 12 302 tests, continue d’utiliser les services d’entreprises privées.

L’excuse du gouvernement selon laquelle la province manque de ressources n’est pas vraie. […] Il y a une raison pour laquelle le gouvernement garde ces contrats secrets, affirme le Dr Gordon Guyatt, membre du conseil d’administration de la Coalition ontarienne de la santé et professeur à la Faculté de médecine de l’Université McMaster.

Laboratoires privés

La Coalition affirme avoir contacté 17 cliniques et entreprises privées offrant des tests de dépistage de type PCR en se faisant passer pour un patient immunodéprimé et symptomatique ayant été exposé au virus.

Selon la Coalition, cinq des entreprises contactées n’ont pas proposé un test de dépistage gratuit malgré l’état de santé dont disait souffrir le patient.

Cela contrevient à la Loi canadienne sur la santé qui interdit de faire payer un patient pour des services médicalement nécessaires, selon Natalie Mehra.

La Coalition ajoute que l’entreprise LifeLabs fournit quant à elle des tests PCR gratuitement aux personnes symptomatiques alors que les centres de dépistages de la province ne sont pas autorisés à le faire.

Nous pensons que la province dirige délibérément les Ontariens vers ces entreprises à but lucratif, soutient Natalie Mehra, qui ajoute que les centres de dépistage publics sont mieux équipés pour prévenir la propagation du virus et donc plus sécuritaires pour les patients.

Une politique injuste

Pour la présidente de l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario, Cathryn Hoy, restreindre l’accès aux tests PCR gratuits est discriminatoire.

Permettre à certains d’avoir accès à des tests de dépistage de type PCR moyennant une somme d’argent alors que le reste d’entre nous doivent faire un test rapide à la maison est injuste et crée des inégalités, dit-elle.

Cette politique touche de manière disproportionnée les personnes racialisées et les communautés défavorisées où la COVID-19 a été très présente durant la pandémie, ajoute la directrice générale de la Coalition, Natalie Mehra.

Alors que les hospitalisations liées à la COVID-19 recommencent à augmenter en Ontario, la Coalition réclame donc de la province qu’elle permette à nouveau à la population générale d’obtenir un test de dépistage gratuitement et qu’elle recommence à faire le traçage des cas.

L’Ontario n’est pas en mesure de bien juger la sévérité de la sixième vague, affirme Mme Mehra.

Dans une déclaration par courriel, le porte-parole du ministère de la Santé de l’Ontario, Bill Campbell, indique que la province continue de mettre 5 millions de tests rapides par semaine à la disposition des Ontariens. Toute personne croyant avoir payé, à tort, pour un test PCR peut, dit-il, envoyer un courriel à LaboratoryLicensing@ontario.ca(Nouvelle fenêtre) afin que le ministère de la Santé fasse enquête.

Il ajoute que le gouvernement provincial s’attend à une augmentation du nombre de cas étant donné l’abandon des mesures sanitaires, mais que le taux de vaccination et d’immunité acquise à travers les infections ainsi que l’arrivée des traitements antiviraux permettront à la province de contrôler les impacts du virus.

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