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Un Ontarien coincé en C.-B. par manque de lits dans un hôpital près de chez lui

Posted: September 12, 2022

(September 11, 2022)

By: Radio-Canada

Un homme barbu est assis dans un lit d'hôpital. Il porte une chemise d'hôpital et tient un verre d'eau avec une paille.

Brian Wootton pensait être en bonne santé lorsque lui et sa femme ont commencé un voyage de trois semaines sur la côte ouest au mois de juin.

Mais au bout de quelques jours, Brian tombe malade et est admis à l’hôpital Royal Jubilee de Victoria, en Colombie-Britannique. Le diagnostic tombe : il est atteint d’une forme rare de lymphome à cellules T non hodgkinien.

Depuis, il attend d’être transféré dans un hôpital proche de son domicile à Owen Sound.

Selon la femme de Brian Wootton, Laurie, cela fait plus de deux semaines que la demande de transfert a été faite aux services de santé de la région de Grey Bruce (Grey Bruce Health Services/GBHS), sans succès en raison d’une pénurie de lits dans les hôpitaux de la région.

Comme vous pouvez l’imaginer, c’est un véritable cauchemar de devoir passer tous les jours à l’hôpital et toutes les nuits seule dans une chambre d’hôtel , raconte Laurie Wootton dans une entrevue à CBC.

« C’est une situation incroyablement solitaire, frustrante, avec un sentiment de perte de contrôle. »

— Une citation de Laurie Wootton, femme de Brian Wootton, retenu à l’hôpital

La situation de Brian Wootton est un exemple criant des graves défis rencontrés dans les hôpitaux de la province, qui ont connu de nombreuses fermetures de salles d’urgence et des temps d’attente records pour l’admission de patients depuis le début de l’été.

En août, le gouvernement Ford a réagi en présentant un plan en cinq points visant à réduire le nombre de personnes hospitalisées.

Un hôpital plein à craquer

Selon un porte-parole du GBHS, l’hôpital d’Owen Sound dépasse quotidiennement sa capacité d’accueil. Il y a un manque de personnel dans de nombreux services et au cours des deux dernières semaines, des chirurgies non urgentes, mais qui nécessitent une hospitalisation pour une nuit, ont été reportées par manque de lits.

 

Nous sommes au courant de la situation de cette famille et nous faisons tout ce que nous pouvons, compte tenu de nos propres problèmes de capacité, pour soutenir ce patient , explique Mary Margaret Crapper, chef des communications et des affaires publiques de l’hôpital, dans une déclaration à CBC.

Selon Mme Crapper, le premier objectif de l’hôpital est de fournir des lits aux patients de la salle d’urgence qui ont besoin d’être admis. Or, l’hôpital n’a pas été en mesure d’accueillir certains d’entre eux dans des unités médicales et plusieurs ont dû rester à la salle d’urgence, poursuit-elle.

Pour compliquer les choses, l’une de nos unités de médecine est en proie à une épidémie de COVID-19, et tant que la période d’isolement n’est pas terminée, nous ne pouvons pas admettre de nouveaux patients dans cette unité ni faire sortir ceux qui vont dans un autre établissement tel que les soins de longue durée, ajoute-t-elle.

Un système malade

Natalie Mehra, directrice de la Coalition ontarienne de la santé, soutenue par les syndicats, affirme que si la pression actuelle sur les hôpitaux de la province est sans précédent, elle est le résultat d’une réduction des effectifs qui dure depuis longtemps.

Dans cette compétition pour des ressources limitées, les patients paient un horrible prix

, soutient-elle en entrevue. Ce n’est pas juste et ce n’est pas quelque chose qu’un hôpital local peut régler. Ce sont des choix politiques faits par nos gouvernements provinciaux.

Le Canada compte parmi les pays développés dotés du moins de lits par habitant et l’Ontario est la province qui a le moins de lits de soins actifs par habitant au pays.

En attendant, Mme Wootton se dit bouleversée par la situation et elle s’inquiète de l’expérience que vivra son mari une fois qu’il sera transféré en Ontario.

Je suis au courant de la pression que subissent les hôpitaux et qu’ils ont subie avec la pandémie, dit-elle. C’est la première fois que nous avons besoin de leur aide, mais là, nous avons l’impression d’être oubliés.

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