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Un patient d’Ottawa atteint du cancer « terrifié » après avoir été exposé à la COVID-19

Posted: December 1, 2020

(November 30, 2020)
By: Radio-Canada
Un homme se prend en photo de son lit d'hôpital.

Adrian Lloyd, 52 ans, est atteint d’un cancer du pancréas de stade quatre. Il a récemment craint pour sa vie quand on lui a annoncé qu’il avait partagé des lieux avec des personnes déclarées positives à la COVID-19, alors qu’il séjournait à l’Hôpital d’Ottawa.

Un homme d’Ottawa atteint d’un cancer du pancréas de stade quatre est en isolement après qu’un de ses co-chambreurs a reçu un résultat positif au test de dépistage de la COVID-19.

Adrian Lloyd, 52 ans, s’est dit terrifié lorsqu’on lui a annoncé, jeudi dernier, que quelqu’un dans sa chambre du campus général de l’Hôpital d’Ottawa avait contracté la maladie.

L’homme livre un combat contre le cancer depuis six ans maintenant. Le 20 novembre dernier, M. Lloyd a été admis à l’hôpital pour gérer des symptômes liés à sa maladie.

Mais lors de son séjour, Adrian Lloyd a été placé dans des chambres pour deux et pour quatre patients. L’un de ses colocataires a même reçu de la visite, a-t-il indiqué.

Selon M. Lloyd, les patients au système immunitaire vulnérable, comme lui, sont exposés à des risques inutiles lorsqu’ils sont gardés dans des chambres partagées.

Il a d’ailleurs exprimé ses préoccupations à son équipe de soins quand il a remarqué qu’un de ses co-chambreurs présentait des signes d’infection de la COVID-19.

Selon M. Lloyd, la toux de son camarade de chambre ressemblait à un train de marchandises, mais on lui aurait répondu que ces symptômes étaient liés à un cancer. Mais l’histoire ne s’arrête pas là.

On m’a dit qu’une des deux personnes qui étaient à côté de moi durant mon séjour venait d’être déclarée positive à la COVID-19. J’ai été testé, on m’a immédiatement déplacé dans une chambre seul, raconte Adrian Lloyd.

M. Lloyd rapporte avoir été informé de son possible contact avec une personne déclarée positive à la COVID-19 le 26 novembre. Le même jour, Santé publique Ottawa (SPO) annonçait une éclosion dans le secteur de l’établissement dans lequel il avait séjourné. Selon le site Web de SPO, il y a eu cinq cas et un décès en lien avec la COVID-19 dans le service.

Depuis, il a reçu un résultat négatif à la COVID-19, mais il a été placé en isolement pour une période de dix jours.

Déjouer les pronostics

Lorsqu’on a annoncé à Adrian Lloyd qu’il était atteint d’un cancer, les médecins lui donnaient environ deux ans à vivre. Ça fait maintenant six ans que l’homme déjoue les pronostics.

“Je n’ai pas vécu près de six ans à combattre le cancer du pancréas pour ensuite mourir d’un virus.”

– Adrian Lloyd

Toute personne dont le système immunitaire est gravement affaibli ne devrait pas être mise dans une situation comme celle-ci. Des erreurs peuvent se produisent, mais c’était une erreur hautement évitable, estime Adrian Lloyd.

Les hôpitaux sont pleins, déplore une coalition

Natalie Mehra, directrice générale de la Coalition ontarienne de la santé (COS), n’est pas surprise de voir des patients atteints de cancer partager une chambre, même en temps de pandémie.

Les hôpitaux sont pleins, a lancé Natalie Mehra. [L’Hôpital d’Ottawa] est un hôpital très occupé. Il n’y a pas assez de capacité là-bas, et c’est une situation qui perdure depuis des années. Les gens sont donc dans des chambres partagées.

Selon Mme Mehra, la plupart des hôpitaux testent les patients à l’admission pour essayer de prévenir les épidémies, mais la COVID-19 s’est avérée difficile à contrôler dans les établissements de santé, dit-elle.

Une chose difficile et terrible à propos de ce virus, c’est qu’il peut être transmis par des personnes asymptomatiques et c’est un énorme problème dans la transmission de cette maladie, souligne la directrice générale de la Coalition ontarienne de la santé.

L’état d’esprit de Adrian Lloyd est tout à fait compréhensible, soutient Mme Mehra.

Ce que ce patient a vécu ressemble au même genre de cauchemar que nous entendons dans les maisons de soins de longue durée, où les personnes côtoient des cas symptomatiques, et il faut des jours pour qu’ils soient testés, note-t-elle.

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